Entre mon intuition
Et moi même
Un médian : les cartes
Et si nous parlions aujourd’hui du tarot.
Ces cartes, ces symboles, cette structure me fascine depuis que je les ai découvert. En 22 mineurs, le tarot nous conte la spiritualité.
J’ai envie de vous retranscrire ce conte. Ce conte, est tiré du livre de Rider White de Emmanuelle Iger. J’en reprends les analyses et les propos, je fais mien son regard, tellement il est juste.
Le tarot un chemin de spiritualité
Les cartes majeures lues à l’endroit, de 0 à 22, présentent un chemin de spiritualité, comme un livre qui propose un voyage vers l’éveil. C’est un système extrêmement élaboré qui raconte le chemin nécessaire à avoir pour aller vers la réalisation de soi. Les 22 cartes majeures sont de l’ordre de l’existentiel alors que les cartes mineures vont ancrer l’individu dans le concret mais nous ne les évoquerons pas ici.
Je suis convaincue que le tarot ne sert pas à faire de la voyance, mais qu’il est conçu pour quelque chose de bien plus intéressant.
En effet Toutes nos préoccupations, nos ennuis ne viennent pas de ce qu’on ne connaît pas l’avenir, demain est la conséquence immédiate d’aujourd’hui, donc si nous comprenions mieux le présent et surtout si nous nous comprenions mieux nous même nous saurions ce que nous avons à faire. Notre problème c’est, qu’empêtrés dans un dédale de projections, de programmations inconscientes, de conflits internes et externes nous avons du mal à voir où est notre place, à déterminer ce que nous voulons réellement et à le poursuivre au mieux. Le tarot sert à nous aider à y voir plus clair dans notre situation présente en la représentant sur la table d’une façon à laquelle on ne s’attendait pas.
Répondre à la question « qui suis je ? »
La tarot ne sert qu’à une chose, nous aider à répondre à la question cruciale préalable à tout chemin de spiritualité « qui suis je ? ». Quoi de plus important que de savoir qui l’on est, si je ne sais pas qui je suis comment espérer trouver ma voie, ma place ? Cette chose mystérieuse qui me définit et qu’on peut appeler ma voie, mon désir, mon âme ou ce que l’on veut, c’est bien la seule chose que j’ai qui soit moi, puisque je partage mes autres qualités avec d’autres (mes gouts, ma place, mon âge ..). Si j’y renonce, je renonce entièrement à moi même puisque je ne suis rien d’autre que cela. Répondre à la question qui suis-je revient simplement à se donner les moyens d’être libre en faisant tomber les influences qui m’entourent.
Message et intuition, quand l’âme nous parle
Le tarot permet cet éveil de conscience, entendu comme sortir du sommeil qu’est une vie tout entière dirigé par des reflexes automatiques. Certes tirer les cartes n’est pas une attitude très logique mais pour répondre à une question qui est de l’ordre de l’énigme « qui suis je », une réponse irrationnelle est peut être adaptée, non ?
Les cartes sont tirées au hasard, donc elles ne nous diront pas toujours ce que l’on attendait. En faisant apparaître sur la table une description surprenante de notre situation elles nous amèneront à réfléchir autrement et à prendre conscience de reflexes que nous n’aurions pas questionnés sans elle. Plus qu’un livre de philosophie (les cartes dans l’ordre), cette possibilité de lecture désordonnée des cartes par des tirages aléatoires nous dit quelque chose de différent à chaque fois, et on les lit peut être dans un ordre qui n’est qu’à nous, qui nous appartient, on se libère des idées des autres.
Ce qui est intéressant c’est d’aller creuser le symbolisme d’une carte, et si l’on considère que le symbole est le langage de l’inconscient, le tirage aléatoire apporte des messages inouïs.
Il y aurait énormément à dire sur le tarot en soi, sur ses origines, son rôle, la manière de l’utiliser, mais ce n’est pas le propos de cet écrit, ici il s’agira de conter le chemin initiatique proposée dans l’ordre par les arcanes majeures du tarot de rider waite.
Commençons sans plus tarder notre voyage en ayant toujours en tête que les cartes répondent à un seul questionnement : qui suis je ?
La première partie du voyage : aller jusqu’à la mort
Le tarot commence par la carte du mat/fou. Carte 0, c’est le point de départ. Le mat part à l’aventure, baluchon sur le dos, il avance sans regarder devant lui, il ne sait pas où il va. Le mat ne représente rien d’autre que l’impulsion de départ.
Viens le bateleur, carte 1, nous sommes partis sur le chemin de la découverte de qui nous sommes et nous voilà à la première étape. Le bateleur fait quelque chose, ce qu’il fait on ne le comprend pas mais sa baguette se dresse comme s’il allait chercher quelque chose vers le haut et de l’autre côté il montre le sol. Voilà une position qui relie clairement le haut et le bas, symboliquement il s’agit de relier quelque chose du monde spirituel au monde matériel. Pour agir il faut de toute façon relier le haut au bas, il faut deux choses. D’abord on va avoir l’idée, la volonté (le haut) ; ensuite il faut appliquer cette volonté sur les choses concrètes du monde (le bas). Pas d’acte possible s’il ne se fait pas en reliant ces deux aspects. Le bateleur agit et tente cette connexion. L’arcane suivante va ajouter une profondeur inattendue.
C’est la carte numero 2 celle de la papesse. Déjà une papesse c’est presque quelque chose d’impensable non ? Elle tient un livre quelle ne lit pas et est assise devant un voile qui nous empêche d’aller voir ailleurs. Que signifie ce voile ? Peut etre qu’il y a quelque chose de caché. N’oublions pas, nous sommes en train de réfléchir à la question qui suis je, le bateleur nous a donné un premier élément je suis un individu qui agit. J’ai conscience d’être cela, la papesse arrive et dit attention il y a quelque chose de caché, les choses ne sont pas aussi évidentes que ce que l’on pourrait croire, il y a un inconscient. La papesse ne nous montre pas ce qu’il y a derrière le voile mais nous dit que nous ne sommes pas qu’une évidence.
Viens la carte 3 , celle de l’impératrice, figure feminine en majesté. Le feminin représente la créativité, la fertilité, la génération, tout ce qui génère à partir de soi même. Cette carte représente la créativité nue, elle nous invite à s’impliquer dans le monde, se faire confiance, oser. Mais, il manque quelque chose, quelqu’un de créatif peut donner naissance à tout un tas d’idées formidables sans jamais réaliser quoi que soi car il part dans tout les sens ? Il faut de la structure et de la discipline pour cela. La carte d’après, l’empereur va nous les apporter.
L’empereur, carte numéro 4, vient compléter l’enseignement de l‘impératrice en introduisant l’idée de règle de loi de structure. Si je canalise ma créativité en lui appliquant ordre et discipline je peux réaliser ce que je veux. C’est l’idée qu’il n’y a pas de liberté possible sans règle. A ce stade nous savons agir (bateleur), nous avons des profondeurs,(papesse) nous pouvons créer (imperatrice) et pas n’importe comment (imperateur), c’est à dire qu’un fois intégré l’enseignement de l’empereur nous maitrisons le monde matériel.
Le pape, la carte 5 nous invite alors à passer à l’étape supérieure : ce qu’il y a au delà. Nous savons comment agir dans le monde matériel, mais nous ne savons toujours pas où aller, il nous faut aller sur un plan supérieur. Le pape est le symbole de la parole divine. Cette carte suggère qu’il y a quelque chose de supérieur et qu’il faut apprendre à l’écouter. Il fait intervenir la notion de sacré, il nous dit qu’il y a des choses qui ne sont pas sur le même plan que les choses materielles. Une fois qu’e l’on a intégré cela, alors il faut apprendre à l’écouter, ce sera le travail de l’amoureux.
L’arcane 6, l’amoureux, est la première où l’individu se retrouve confronté à un choix personnel. Cette carte montre Adam et Eve surmontés d’un archange avec le titre l’amoureux. Ici trois personnages, mais on ne parle que d’un seul sujet, par conséquent cette carte montre les trois facettes de notre être quand nous sommes confrontés à un choix. Adam qui peut représenter la raison ou la conscience, Eve peut représenter le subconscient, l’affectif qui elle même regarde l’archange qui peut représenter ce qu’il y a de sacré en nous, notre énigmatique désir, notre âme celle qui nous guide sur la voie qui nous est propre. Peut être que la carte nous dit que pour faire le bon choix ma raison n’est jamais suffisante, il faut aussi écouter son ressenti car là c’est juste, c’est toi. Le terme amoureux c’est peut etre aussi pour reconcilier notre masculin (raison) et notre feminin (intuition), c’est une carte profondément alchimique. Quoiqu’il en soit son enseignement est clair : il faut écouter ses resssentis.
Vient ensuite l’arcane du chariot (7). Nous avons fait des choix, écouter nos ressentis, mais nous ne savons toujours pas qui nous sommes, dans quels sens nos choix nous mènent ils, quel est notre voie. Le chariot a décidé de partir à la conquête de sa voie, mais pour ce faire il a un drôle de véhicule. Un chariot dont les roues sont montées n’importe comment, la caisse traine sur le sol , on dirait un bloc de béton dans lequel le conducteur serait pris à la taille avec des sphinxs comme chevaux qui n’ont pas l’air en mouvement. Ce chariot est clairement inefficace pour avancer. Que nous dit cette carte ? Que nous avons beau savoir où est notre voie (car nous avons choisi avec l’amoureux), nous nous rendons vite compte que ce n’est pas facile. Nous avons beau savoir ce qui est bon pour nous, la paresse, l’habitude, la crainte toute sortes d’excusent rivalisent pour nous éloigner du chemin que nous nous sommes fixé, autant de manifestations de soi qui nous déroutent. Notre conscience veut une chose, nos passions une autre. Décider d’être soi même ou de suivre sa voie entraine donc une découverte : nous ne nous entendons pas avec nous meme. Si l’on veut continuer à progresser il va falloir trouver le moyen de surmonter cela, ce sera le travail de la carte suivante.
Vient l’arcane 8, la carte de la force, la carte du chariot nous a appris que conscience et passion peuvent être en désaccord et nous empêcher d’avancer. La mère de toutes les passions c’est la libido comme l’a montré freud. La sexualité c’est l’animal sauvage en nous, il est imprévisible majestueux et effrayant aussi s’il n’est pas dompté il peut nous renverser. L’idée de cette carte c’est qu’il ne faut pas refouler nos passions mais les comprendre pour les dompter, réconcilier nos forces d’en haut et d’en bas. La femme est liée au lion par des fleurs, les deux sont inséparables, je ne suis pas un esprit sans un corps. Voilà l’enseignement de cette carte. J’exprime des choses avec mon esprit sous forme de pensée, d’autre avec mon corps sous forme de passion mais dans les deux cas c’est moi qui parle. Mes passions doivent dire quelque chose parce que c’est moi qui m’exprime à travers elle. Si je suis attiré par quelqu’un au point de n’etre plus maitre de moi même c’est qu’il répond à quelque chose d’essentiel en moi, si certaines situations me font tomber dans des excès de colère c’est peut etre l’expression d’une blessure qui ne nous a pas quitté. Comprendre que nos passions au sens large font partie de nous et nous disent quelque chose c’est se reconcilier ? A ce moment l’animal sauvage ne nous menace plus. La retraite de l’hermite s’annonce donc plus tranquille que sans ce travail.
Résumons quand même : l’amoureux nous a permis de reconnaître la bonne direction, le chariot a pris la décision de la suivre, la force nous a montré comment le faire sereinement .
L’hermite (carte 9) a donc déjà parcouru un beau chemin, il a maintenant matière à réfléchir, il peut donc se retirer pour faire le bilan. Et cela lui permet d’apprendre quelque chose de fondamental sur le chemin parcouru, on y est nécessairement seul. L’hermite se retire du monde car le monde c’est le domaine du commun, de ce qu’on partage, or le commun ne lui sert à rien dans la poursuite de son chemin personnel. L’hermite a compris qu’il doit trouver seul sa vérité, et qu’il y a une vérité à trouver, la sienne.
L’hermite continue sa méditation, il a compris que sur son chemin il est forcement seul, il peut donc élargir son point de vue pour comprendre comment le monde fonctionne. C’est l’idée de la carte de la roue de la fortune (carte 10) : une roue tourne à l’infini emportant les créatures qui lui sont attachées tantôt vers le haut, tantôt vers le bas. Cette carte est celle de l’impermanence, le monde est changement, est cycle ; il y a des haut, des bas. Mais, si on est au dessus de ca (la créature stable sur le haut de la roue), si l’on est stable on peut ne pas se laisser emporter par le mouvement général. Le sphinx, en haut, tient une épée comme pour trancher ? Le sphinx a plus que l’hermite, il peut trancher. Ce n’est pas le monde ou le contexte qui l’amène à prendre des décisions il est au dessus de cela, il tranche en fonction de ce que lui a appris son chemin personnel. La carte d’après va finir de dévoiler toute la valeur de l’épée
Carte 11, la justice n’a pas de bandeau comme dans sa représentation traditionnelle elle nous regarde droit dans les yeux une épée dans la main, elle aussi elle tranche. Son regard nous ramène à notre responsabilité, par rapport à nous même. Au nom de quoi va t’elle nous juger ? Revenons un peu sur notre chemin.
Le pape nous a appris qu’il y avait du sacré quelque chose de supérieur à écouter. Ayant écouté, l’amoureux a compris que si notre affect comptait c’est qu’il était guidé par ce supérieur là. Le chariot accepte alors de suivre cette direction. Après quelques ratés maitrisés par la force il se fait hermite pour comprendre que si tout ce qu’il a fait jusqu’ici prenait sa source dans l’affect alors toute ce qu’il a appris ne concerne que lui seul. Le Sphinx de la route de fortune en déduit alors que s’il suit cette direction sans faillir il cesse d’être une victime puisque il sait s’élever au dessus du contexte materiel. La justice ajoute ceci : si on tranche dans le sens de sa vérité (son désir, sa voie, son ame…) c’est aussi parce que ne pas le faire c’est se trahir soir même. La justice nous met face à nos responsabilité vis à vis de ce sacré la : ai je été fidele à ma voie ou pas ? Encore une fois la carte est représentée par une femme avec un voile derrière elle, nous interdisant d’aller voir derrière. Notons que nous sommes sur le chiffre 11 ? C’est un nouveau commencement, un nouveau cycle qui démarre. La justice juge si nous sommes traitres ou fidèles à nous même en fonction de qui nous sommes mais sans nous le montrer encore. Mais qui suis je mince ????????
Le personnage de la carte suivante va accomplir un acte radical pour se rapprocher de ce qu’il à a savoir sur lui : il doit se débarrasser de tout ce qui n’est pas lui, se débarrasser de tout ce qui est de l’ordre du monde, du partageable, de la société, c’est à dire sacrifier tout ce qui n’est pas de l’ordre de son être essentiel pour voir s’il reste quelque chose. Comment faire pour tout perdre ? se retourner, faire tomber tout ce qui ne nous appartient pas, se pendre, renverser la perspective, faire tomber les masques, enlever notre identité artificielle, notre moi social.
Le pendu carte 12 apprend quelque chose d’inestimable : reconnaître ce qui est de l’ordre de l’égo. C’est pourquoi il a le visage serein entouré d’une auréole malgré la position inconfortable : voilà un pas immense vers sa vérité, faire tomber les masques. Evidemment dans cette position on ne fait pas grand chose que de reconnaître son ego, maintenant il faut s’en débarrasser.
C’est le travail de la carte suivante, le masque de l’égo n’est pas nous, il est faux, il faut s’en débarrasser, c’est la carte de la mort. Il faut que je meurs symboliquement pour renaitre à moi même, pour accoucher de qui je suis . Beaucoup de rituel initiatique sont structurés autour de la mort symbolique, une fois mort je renais dans ma pureté, débarrasser de mes scories, des anciens masques et projections qui m’empêchaient de me voir moi même.
Après la mort, renaitre : carte 14 à 22
Je vois donc pour la première fois qui je suis, un être essentiel. Et je suis quoi ? un être bizarre oui, une créature du monde mais aussi une créature spirituelle. Est ce contradictoire ? Normalement on appartient soit au spirituel, soit au profane. Comment réconcilier cela ? Ce sera le problème de la tempérance
Après la mort une chose au moins est certaine notre nature profonde n’est pas matérielle elle est spirituelle, d’ou le fait que l’amoureux pouvait compter sur quelque chose de supérieur pour lui indiquer la voie. Mais il n’empêche que notre vie continue à se faire dans le monde matériel. Voilà qui est contradictoire. Il va falloir jongler avec ces deux aspects. Une solution, la tempérance (carte 14), concilier les deux, mais cela demande un effort constant ? La tempérance fait passer son eau d’un récipient à l’autre malgré leur nature contradictoire, cela se fait au prix d’une pression intense. Cette pression c’est la représentation de l’effort constant qu’il faut faire pour agir dans le monde de façon spirituelle. En effet le monde n’a de cesse de nous faire oublier le spirituel et le spirituel a tendance à nous faire mépriser le monde, agir en conscience dans le monde c’est donc là notre défi. Cette carte me parle tellement…
Les deux cartes suivantes sont noires elle veulent nous montrer ce qu’il se passe lorsque l’équilibre se rompt d’un côté ou de l’autre. Le diable c’est ce qu’il se passe quand la tempérance tombe toute entière du cote matériel la maison dieu c’est quand elle tombe tout entière de l’autre côté.
Le diable,carte 15,carte qui nous renvoie à une notion d’erreur. Notre chemin ne nous amènerait pas à la liberté s’il n’y avait pas la possibilité de faire des erreurs et les dépasser. La carte représente deux petits diablotins enchainés à un socle qui est surplombé par une figure monstrueuse. Le diable nous domine. Mais si on y regarde de plus près, les deux petits diablotins n’ont pas l’air de trop souffrir, ils sont même plutôt détendus et on voit bien que la chaine à leurs cous est lâche, il ne faudra pas un effort surhumain pour s’en défaire, il faudra juste qu’ils en aient envie. Le message est clair : il est vrai que certaines choses nous enferment et nous lient, mais nous n’y sommes pas entièrement étrangers. Nous reportons la responsabilité sur l’extérieur en disant que nous ne pouvons rien, mais qui d’autre que nous choisit d’y rester ? Le diable nous force à voir notre responsabilité dans ce qui nous enchaine, nous sommes enchainés parce qu’on a oublié le spirituel et le sacré, car personne ne peut m’enlever ma liberté qui m’est propre. Prendre ses propres décisions, assumer ses responsabilités c’est fatiguant. Le diable est la voix de la fatigue, comme il récuse la spirituel il ne peut que nous enchainer au matériel.
Que se passe t’il quand la balance est déséquilibrée dans l’autre sens ? La maison dieu (carte 16) c’est la carte où tout s’écroule. Mes préjugés tombent, ma construction mentale toute propre (représentée par la tour) vole en éclat, tout ce que je croyais être moi était faux. Quelle angoisse ! Cette carte nous dit qu’il faut que notre construction mentale s’écroule, mais c’est ca qui doit s’écrouler pas toute notre vie, le spirituel ne doit pas nous empêcher de vivre dans le monde, mais nous devons le faire en conscience débarrassé de toute cette construction mentale qui nous enchaine. Cette carte c’est celle ou là réalité nous saute aux yeux. Cette carte nous dit aussi, attention de ne pas mettre de l’ego dans ce retour au spirituel genre « moi je suis tellement fort spirituellement j’ai réussi à me dépouiller de mon ego, je suis un maitre ». On ne peut perdre son ego qu’en subissant une brisure de plein fouet. ? L’imaginer où le réfléchir ne suffit pas, la chute du pendu était parfaitement contrôlée, il décidait du sacrifice. Avec la tour on n’a plus ce loisir, on s’écroule.
C’est cela que représente la carte de l’étoile 17. Une femme est à cheval entre deux mondes un genou à terre et un pied sur l’eau ? Mais alors que la carte de la tempérance avait un circuit fermé sous tension là c’est un circuit ouvert sans tension. La terre représente le matériel et l’eau le spirituel , la femmenourritlesdeuxàlafoissansdifficulténitensioncarelleestenconfiance sous l’étoile, dans l’acceptation du supraconscient, dans la foi en ce « je » au fond de soi qui sait.
Avec l’étoile la conscience s’est abandonnée au supraconscient donc la réconciliation est acquise. Mais nous ne savons toujours pas ce qui se cache dans l’inconscient, le voile n’est pas levé. Pour le savoir il va falloir porter la lumière maintenant acquise dans ses propres
Considérons que notre voie, notre être véritable est de l’ordre du supra conscient. A ce stade du chemin nous connaissons à la fois notre conscient (le bateleur, celui qui agit, débarrassé de son égo, le pendu) et notre supraconscient (l’étoile). Mais si on veut devenir une créature véritablement complète, il faut aussi connaître l’inconscient.
La papesse nous indiquait qu’il y avait quelque chose de caché mais elle nous interdisant de soulever le voile en restant assise devant, c’est qu’à ce moment là nous n’étions pas prêt ? Elle nous disait il y a inconscient sans nous dire ce qu’il y avait dedans. Et ce qu’il y a dedans c’est effrayant, l’inconscient est plein de choses que nous avons refoulées parce que bien trop difficiles. Impossible donc d’y aller tant que l’on a pas foi en quelque chose qui nous protège. Avec l’étoile c’est chose faite nous sommes prêts à affronter la lune (symbole de l’inconscient).
ténèbres.
Devant nous dans cette carte, la lune (18), un chemin serpente entre trois animaux qui hurlent à la lune. Ces trois animaux représentent les composantes de notre psyché : le loup renvoie à nos pulsions sauvages, le chien à l’esprit domestiqué, et l’écrevisse créature primitive qui vit dans la fange et avance à reculons à nos pulsions primitives, les reflexes archaïques de notre « ça ».
Le chemin que nous avons a faire doit nous faire rencontrer tout ces animaux les uns après les autres. C’est entre autre le travail analytique qui fait affronter tous les refoulements que nous n’avons pas acceptés. Il s’agit de faire remonter au jour les choses qui étaient enfouis dans notre fange intérieur, d’y porter la lumière. D’ailleurs la couleur de la carte indique bien qu’il fait grand jour.
Une fois mis à jour le refoulé ne peut plus nous effrayer : il n’est plus refusé mais compris ,pardonné, puis intégré. C’est à dire qu’une fois terminé ce travail de mise en lumière on peut enfin s’accepter tout entier.
. C’est le dernier pas vers la personnalité réconciliée et nous arrivons à la carte 19, celle du soleil .
Une fois notre être réconcilié nous rayonnons, notre énergie n’est plus consommée par les conflits internes, nos névroses, voilà qu’elle déborde. On est entier, esprit et corps fonctionne de concert, avec joie. Nous sommes l’or philosophique des alchimistes. C’est très bien, nous pourrions nous arrêter là. Mais le tarot va faire deux pas de plus
La carte 20 est appelée celle du jugement. L’ange sonne sa trompette pour appeler les ressuscités et ceux ci lui répondent en se levant et en l’accueillant. La carte représente donc un double mouvement du bas vers le haut. Cette carte montre que la volonté de l’être éveillé va dans le sens de dieu (au sens du monde) et le volonté de dieu dans le sens des être éveillés. Cette scène est une scène de reconnaissance mutuelle entre la volonté divine et celle de l’initié, c’est le moment où notre « sainteté »est reconnu.Cette carte représente tout appel auquel on ne peut se soustraire.
Viens la dernière carte du tarot, la carte du monde 21. La carte du jugement montre le moment ou il est reconnu que la volonté divine et celle de l’initié vont dans le même sens. Or jusqu’à preuve du contraire, deux idées identiques ne sont pas deux mais une. On ne peut pas donc ne pas faire le dernier pas : ma volonté c’est moi, si la volonté divine et la volonté de l’initié ne font qu’un alors le divin et l’initié ne font qu’un. En d’autres termes : l’être éveillé, est dieu, est le tout. Voilà pourquoi cette dernière carte du jeu s’appelle le monde et non l’individu realisé, l’eveillé ou le soi alors même qu’elle conclut un chemin individuel de connaissance de soi. Le jugement représentait la sainteté, le monde représente l’état de bouddha . Etre bouddha c’est devenir come dieu ou plutôt devenir dieu, je ne suis pas qu’une partie du tout je suis le tout. Lorsqu’on est vraiment réalisé dans le monde en tant qu’être spirituel on s’identifie à lui on n’est plus dans la dualité. L’arcane du monde représente le bout du chemin la réalisation et la libération absolue
Arrivée jusqu’ici nous voilà capable de comprendre cette citation de plutarque « connais toi toi meme et tu connaitras l’univers et les dieux ». Certes ce qui est en haut et comme ce qui est en bas nous dit l’hermétisme mais surtout le chemin de la connaissance de soi nous amène finalement à comprendre que l’on est pas une choses séparée de l’univers. On n’est pas autre chose donc si on se connaît soi même on le connaît aussi
A ce stade nous devons parler du mat, la carte 0 , ce n’est rien d’autre qu’une impulsion, il n’est rien il ne sait pas ou il va. Il est celui dont on en besoin pour passer d’une étape à l’autre à chaque fois ? C’est lui qui nous permet de quitter une position pour une autre, qui nous permet de faire le pas pour basculer dans l’étape suivante . Le mat est zéro il est à la fois début et fin, il est peut être l’âme désincarnée qui crée cet appel de l’homme vers la spiritualité.
En lisant les arcanes dans l’ordre nous avons découvert un chemin spirituel qui comprend plusieurs étapes. Bien sur rien n’est linéaire, ce n’est pas si simple…mais connaître le programme nous permet de méditer dessus et de cheminer. Bien sur il y aurait des milliers de choses à dire en plus, je pourrai aller plus en profondeur sur le symbolique de chaque carte, on pourrait les lire sur un pan alchimique, sur celui du féminin sacré, de la kabbale. C’est toute la richesse du symbole, il se lit avec notre âme..
Tirer une carte du tarot nous permet de se questionner sur notre chemin : où est ce que j’en suis ? sur quoi dois je travailler ? Alors, et si on tirait une carte ?